J'ai
commis un oubli en préparant ce séjour : Christine m'a demandé
une ou deux fois comment il faudrait payer nos diverses activités,
et je n'ai pas posé la question aux Espagnols. Lors des précédents
séjours, le paiement par carte bancaire n'avait jamais posé
de problème et je m'étais dit qu'il en serait de même.
En plus, j'avais déjà beaucoup appelé au téléphone
pour tout organiser, et j'en avais un peu assez sur la fin. Résultat,
nous nous sommes retrouvés avec un problème le vendredi soir
: notre hôte du gîte réclamait un paiement en espèces.
Au cours du dîner, Yann s'est évertué à reconstituer
la répartition des consommations en terrasse, pour éviter
de faire un forfait qui défavorisait les gens sobres et dépourvus
de progéniture. Nous avons donc d'abord réglé ces dépenses.
Ensuite, ceux qui le pouvaient se sont acquittés de leur dette et
un petit groupe a pris la voiture après le dîner pour aller
retirer de l'argent au distributeur à Broto. C'est dommage, parce
que nous y étions passés dans la journée, sur la route
de Torla. A leur retour, il était trop tard et l'aubergiste ne voulait
plus rien entendre : ses journées étaient très longues
et il était épuisé. Xavier lui a demandé quand
même une bière qu'on l'a prié de consommer en terrasse,
dehors.
Entre
temps, nous avions fini par tomber d'accord sur le prix que chacun devait
payer, compte tenu des acomptes versés, et nous avons fini de régler
nos comptes le lendemain. Je voulais partir tôt, mais à 26,
c'est difficile. Le temps de descendre les bagages, payer, remuer les enfants,
prendre le petit déjeuner, nous n'avons pu décoller avant
10 heures passées. Un groupe d'hommes était parti de bonne
heure le matin dans la voiture de Xavier, sans se préoccuper des
bagages d'ailleurs, ce qui fait que j'ai dû entasser dans mon coffre
(qui est très spacieux, mais quand même) les affaires de ma
famille (4 personnes), celles de ma soeur Caroline (4 personnes), de Marie-Ch'
et d'Anna ! J'ai cru que la voiture allait exploser. En outre, il fallait
nous arrêter à Broto pour prendre un pique-nique pour le midi.
Ce
samedi, dernier jour de ces merveilleuses vacances, personne n'a protesté
quand j'ai annoncé que nous ferions de nouveau une balade à
Ordesa. Tous avaient apprécié ce cadre exceptionnel et souhaitaient
y retourner. C'est simplement au niveau du pré devant la maison d'accueil
qu'il a juste fallu que j'explique de nouveau que nous restions tous ensemble
sans exception jusqu'à l'heure du déjeuner. Mis à part
le petit groupe de grands sportifs (Max, Jean-Louis B. et C., Xavier) qui
avait souhaité faire une très grande randonnée tout
autour du cirque, la communauté réclamait une journée
relaxe et tranquille.
J'ai
opté pour la route des cascades, le long du cirque de Soaso, qui
longe simplement le torrent au fond de la vallée. Evidemment, ça
monte un peu (ce que j'avais complètement oublié, depuis la
dernière fois que je l'avais faite), mais dans la forêt, au
frais, avec quelques belles échappées sur les falaises, et
surtout sur la rivière et les cascades.
Sur
le chemin du retour, les grands marcheurs nous ont rejoints comme convenu
aux alentours de 16 heures, enchantés de leur randonnée qui
les a menés très loin, jusqu'au fond du cirque de Soaso, en
passant à une altitude de 900 mètres je crois au-dessus de
la vallée à la base des falaises. Ils ont vu la "Cola
del Caballo" (cascade appelée La queue de cheval en raison de
sa forme caractéristique) et sont retournés parmi la foule
de promeneurs, bien plus dense de ce côté que dans le cirque
de Cotatuero, ce qu'ils n'ont pas apprécié.
En
comparant les deux randonnées, ils ont préféré
la remontée le long de la cascade de Cotatuero, bien qu'ils soient
restés sur une sensation d'échec ce vendredi, lorsqu'ils sont
arrivés au passage délicat, appelé "les échelles"
qui relie la vallée d'Ordesa à celle de Gavarnie. Ils ont
vu un Espagnol le franchir avec difficulté et se sont promis d'y
retourner avec cordes et mousquetons, de façon à être
sans cesse assurés en deux points. Il y a bien un filin accroché
à la paroi, mais il n'y a pas intérêt à avoir
une crise de vertige au milieu, ou des états d'âme. Nous prenons
donc rendez-vous avec le Parc National d'Ordesa pour un week-end de septembre
ou d'octobre, au moment où la végétation s'enflammera
à l'automne, pour compléter ce qui n'a pu être terminé
cette fois-ci.
Le
retour par la vallée d'Ossau et le col du Portalet non loin de la
station de ski d'Artouste est encore plus rapide que l'aller. En un peu
plus de 3 heures et demie, nous sommes rendus à la maison, la tête
emplie de souvenirs. Isabelle a un peu le bourdon. Elle a découvert
la randonnée à cheval et à pied, le parapente, et la
convivialité de ce séjour en groupe, où la joie de
vivre et la bonne humeur sont de rigueur, et les enfants heureux d'être
en groupe et moins accrochés aux basques de leurs parents... Le quotidien
paraît fade en comparaison. Huit jours plus tard, nous sommes tous
de nouveau réunis chez Michèle à échanger des
souvenirs autour d'un bon repas et faire des projets pour les prochains
week-ends. Heureusement que nous n'avons pas besoin d'attendre toute une
année pour nous détendre de nouveau !
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Aragon 15 au 19 juillet 2003 Ordesa |